La publication de la liste des biens inscrits par l’Église catholique dans son domaine privé, entre 1998 et 2015, à la suite d’un fouillis juridique qui a permis l’enregistrement au nom de l’Église catholique du patrimoine historique d’origine religieuse s’est accompagnée d’un rapport gouvernemental honteux dans lequel il sanctionne le pillage commis par l’Église catholique et s’en lave les mains en consentant au pillage de biens du patrimoine historique comme la mosquée de Cordoue ou La Giralda à Séville ou la cathédrale de Burgos.

Europa Laica dénonce la négligence et la complicité de la majorité de la communauté politique dans tout ce processus, qui est sans doute le résultat de l’entrave confessionnelle qui persiste encore dans la sphère publique.

Le gouvernement, en sanctionnant la légalité de l’ensemble du processus d’inscription des biens et en renvoyant le contentieux sur le patrimoine historique d’origine religieuse aux conseils municipaux ou à des particuliers, se rend complice d’un pillage monumental car le patrimoine historique du domaine public n’est pas discuté ni plaidé devant les tribunaux.

Europa Laica appelle la communauté politique à rechercher des formules réglementaires pour déclarer nulles et non avenues toutes les immatriculations faites sans titre suffisant et en particulier l’héritage historique des racines religieuses, qui devraient être affectées au domaine public tel qu’il a été jusqu’à ce que ce désordre consenti par l’État se soit produit.

Europa Laica, tant que des mesures ne sont pas prises pour déclarer ces inscriptions nulles, exhorte le gouvernement à récupérer toutes les immatriculations appartenant au patrimoine historique de racines religieuses et presse le ministre de la Culture, compétent pour la garde de l’inventaire du patrimoine historique, de récupérer tous les biens immatriculés qui figurent dans cet inventaire.

Nous demandons également que les groupes parlementaires et le gouvernement lui-même présentent d’urgence une réforme du droit du patrimoine historique afin d’apporter une solution définitive à la protection du patrimoine historique d’origine religieuse, en le faisant passer dans le domaine public, comme c’est le cas dans tous les pays européens et en prenant en charge sa gestion culturelle, indépendamment de l’usage liturgique qu’il peut avoir.

Enfin, Europa Laica dénonce le rôle joué par la vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo, qui, depuis son entrée en fonction, semble être un ministre de l’Église catholique plutôt que celui d’un gouvernement laïque.