Depuis plusieurs années, revient sur la table la question de l’inscription dans la Constitution d’un « système de valeurs » (égalité des femmes et des hommes, primauté du droit positif sur toute prescription religieuse ou philosophique, etc.) [1] afin de soi-disant combattre le communautarisme. L’inscription de la laïcité dans la loi fondamentale [2] est ainsi proposée.
Pour le Cercle de Libre Pensée – Kring voor het Vrije Denken (CLP-KVD), après en avoir débattu en assemblé générale, il réaffirme que :
- Si l’inscription de la laïcité dans la Constitution, c’est y inscrire :
– La non-reconnaissance et le non-financement par l’État des cultes et des organisations philosophiques non-confessionnelles. La laïcité est un dispositif politique et juridique, un dispositif de liberté, garantissant la liberté de ne pas croire ou de croire, et comme conséquence la liberté religieuse, impliquant une stricte neutralité de l’État et de ses représentants en matière de convictions philosophiques ou religieuses, la séparation totale des Églises et de l’État (un État ne peut se réclamer ni de l’athéisme ni d’une quelconque religion).
– En matière d’enseignement, la séparation totale des Églises et de l’État, qui exige l’application du principe : Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée d’une part, et d’autre part une réelle laïcité de l’École publique, ce qui implique la suppression des cours de religion.
Alors le CLP-KVD pourrait soutenir un tel projet.
- Si ce n’est pas le cas, alors, le CLP-KVD ne peut soutenir une opération qui va à l’encontre de la laïcité elle-même.
La formule de Victor Hugo reste d’une brûlante actualité :« L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle !»
Pour le CLP-KVD
Kamal DHIF
Président du Cercle de Libre Pensée – Kring voor het Vrije Denken
Bruxelles, le 24 mars 2020
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(1) Rapport introductif d’initiative parlementaire. Le caractère de l’État et les valeurs fondamentales de la société (Doc 54 2914/001).
(2) Proposition déposée par L. Onkelinx et consorts (Doc Parl Ch. doc 54, s.o. 2017-2018, 3269/001) ; déposée par D. Ducarme et consorts ( Doc. Parl. Ch. doc 54, s.o. 2015-2016) ; déposée par O. Maingain et V. Caprasse (Doc. Parl Ch, doc 54, s.o. 2015-2016, 1582/001).